Ce sont les vacances d’hiver. Mousso Kitoko qui adore la neige se demande bien quel genre d’aventures incroyables l’attend à l’extérieur. Elle adorait voyager et visiter ses grands-parents dans des endroits paradisiaques où il fait chaud toute l’année. Madinina ou encore Karukéra, étaient des destinations chaudes synonymes de baignade à la mer, de sorbet coco ou de nougat pistache.
Toutefois, durant l’hiver et ces jours où le soleil est plutôt grincheux et ne reste pas jouer longtemps dehors, la petite fille apprenait à apprécier les activités autour de la neige. Les batailles de boules de neige avec les amis dans la cour de récréation étaient sans doute les moments les plus rigolos de la journée de classe.
Les courses de luges avec son père. Même si ce dernier finissait souvent en roulé-boulé au pied de la piste.
Et plus que tout, faire des bonshommes de neige. Elle avait l’habitude de leur indiquer la route jusqu’au pôle Nord même s’ils étaient souvent paresseux et restaient sur place jusqu’au printemps.
Mais aujourd’hui, Mousso Kitoko aurait bien aimé faire autre chose. Elle regardait son ami Pitoue tenter de battre un nouveau record de vitesse dans sa petite roue. Et soudain, une idée lui venait. Elle aussi aurait aimé faire de la roue.
– Mais quel genre de roue ? Se demandait la petite fille. Ah ! Le genre de roue qu’on trouve au parc d’attractions bien sûr ! Ce sont les plus amusantes.
Très excitée par l’envie d’aller au parc d’attractions, Mousso Kitoko s’empresse d’apporter cette brillante idée à son père. Elle allait le retrouver dans la cuisine, alors qu’il était en train de cuisiner une bonne soupe Martiniquaise au doux parfum des îles : du Pâté en pot.
– Papa, papa est-ce qu’on peut aller au parc d’attractions aujourd’hui ? Demande Mousso Kitoko.
– Au parc d’attractions tu dis ? Répond son père d’un air surpris.
– Oui tu sais le parc tout en couleur avec la grande roue, le chouval bwa ou encore la barbe à papa.
– Oui je vois Mousso Kitoko, reprend son père. Mais vois-tu, c’est l’hiver, et les parcs d’attractions sont fermés par ce temps plutôt froid. C’est pour cela que je fais une bonne soupe de grand-mère pour bien nous réchauffer.
– Oh c’est dommage ça, soupire la fillette d’un air tristounet.
– Ne t’inquiète pas princesse, rétorque son père. Comme dit le proverbe : Puisque la montagne ne vient pas à nous, allons à la montagne.
– Mais qu’est-ce que ça veut dire papa ? Est-ce qu’on va retourner à la Soufrière.
– Ça veut dire que nous ne pouvons pas aller au parc d’attractions mais on peut certainement le faire venir ici, reprend le père de la fillette. Et si on construisait un mini-parc d’attractions ici dans notre maison rien que pour nous ?
– Ah oui ça, c’est une super idée papa, répond Mousso Kitoko. Ce serait le parc d’attractions le plus génial du monde entier.
– Du monde entier peut-être, mais une chose est sûre, il sera unique au monde. Quelles attractions voudrais-tu dans notre parc ?
– Un toboggan géant avec une super piscine ! S’exclame la fillette. Il serait très haut dans le ciel. Et tout en haut du toboggan, on pourrait voir les gens au sol aussi petits que des fourmis « Grand galop » de La Réunion. L’eau de la piscine serait chaude bien sûr, et bleu turquoise pour ressembler à l’eau de mer chez Grand-Maman à Marie-Galante.
Mousso Kitoko et son père s’attellent donc à la confection de cette attraction aquatique. Ils commencent par découper des mini-planches de diverses tailles dans du carton. Avec ces planches, ils prennent des morceaux de pics à brochette en bois que papa garde toujours soigneusement pour faire des grillades les jours de beau temps. Ils utilisent les pics et de la colle pour assembler les planches en superbes escaliers qui conduiraient au sommet de l’immense toboggan.
Pour réaliser la piscine, Mousso Kitoko et son père récupèrent un grand moule à pâtisserie rectangulaire. Un moule que Tatie Gâteau avait laissé avec un magnifique Tourment d’amour, qui n’est plus qu’un doux souvenir évidemment. Un rouleau de papier essuie-tout coupé en deux dans le sens de la longueur et hop, voilà le parfait toboggan.
– Mais papa, il manque quelque chose de très important dans notre piscine, dit Mousso Kitoko.
– En effet, sans eau dans cette piscine les enfants risquent de se faire mal en sortant du toboggan, répond son père.
La petite fille mélange un peu d’eau tiède avec une pincée de colorant bleu et la verse dans le moule à gâteau transformé en piscine Olympique pour l’occasion.
– Voilà une bien belle attraction Mousso Kitoko, dit son père. Aimerais-tu rajouter autre chose dans notre parc ?
– Eh bien, je sais que tu as le vertige papa, mais moi j’adore les grandes roues. Je trouve que la vue y est géniale et en plus ça fait des guili-guili au ventre.
– Ok, reprend son père. Va pour une grande roue, mais je resterai en bas et toi tu me feras coucou de tout là-haut.
La petite fille et son père commencent par découper un grand cercle en carton. Ils lui donnent une forme de roue puis découpent et plient un rectangle de carton pour former un pied afin de tenir la roue debout.
Avec des capsules de café vides récupérées au recyclage, ils créent des cabines qui seront collées sur la roue afin d’accueillir les amateurs de sensations fortes. Un cure-dent pour fixer la roue et le pied et hop, voilà une belle roue qui tourne et vous emmène dans les nuages.
– Là, je pense papa qu’on a un super parc, s’enthousiasme Mousso Kitoko. Il y a une attraction pour ceux qui aiment l’eau et une pour ceux qui aiment les nuages.
– Tu as bien raison ma fille, répond son père. C’est un parc d’attractions où tout le monde passerait un très bon moment.
– Il manquerait peut-être juste une chose pour que le moment soit encore meilleur, reprend la petite fille.
– Ah oui ? Et qu’est-ce que c’est ? Demande son père.
– Un endroit pour manger et boire évidemment papa. Tu sais bien que s’amuser ça donne faim. D’ailleurs je prends l’odeur du Pâté en pot depuis tout à l’heure et je dois dire qu’elle m’appelle. Il ne faudrait pas le brûler papa.
– Encore une fois tu as bien raison Mousso Kitoko. Nous avons bien travaillé aujourd’hui et nous avons bien mérité un peu de soupe de Grand-mère pour nous récompenser.
– Ah ça c’est bien vrai papa, répond la fillette. Je vais mettre le couvert et passons à table.
Mousso Kitoko et son père partagent un repas en famille réconfortant bien mérité. Ils avaient passé la journée à travailler sur leur parc d’attractions. La petite fille allait bien dormir ce soir le ventre plein d’un repas chaleureux mais surtout l’esprit ravi d’avoir compris ceci : il n’y a pas plus grand bonheur que celui que l’on crée.
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