À l’heure du coucher, Éli et son père avaient l’habitude d’inventer des histoires fantastiques. Souvent inspirées de ses super-héros préférés, elles l’amenaient à visiter des contrées et des époques bien lointaines. Ce soir, l’imagination débordante du jeune garçon avait fait de lui un super-héros à son tour.Son fidèle compagnon Tida, le tigre qui lui avait sauvé la vie lors de son premier voyage en Asie, venait de disparaître. Il avait maintenant besoin de l’aide de son ami Éli.
– Papa, Tida a disparu ce soir et je pense qu’il a besoin de moi, dit le jeune garçon couché dans son lit.
– Oh vraiment, répond son père. Que lui est-il arrivé ?
– Eh bien je pense qu’il a été enlevé pendant qu’il rendait visite à ses amis de la réserve de Bandia, reprend Éli. Je pense qu’ils n’ont pas l’habitude de voir des tigres sauvages là-bas au Sénégal.
– Mais qui voudrait enlever un tigre aussi gentil que Tida ? Demande son père.
– Ça, je ne sais pas encore papa, répond Éli. Mais je vais vite le découvrir. Vite papa, il faut que tu appuies sur le bouton près de la porte pour que je puisse me téléporter là-bas.
Le petit garçon et son père utilisaient toujours ce bouton sur le mur afin qu’Éli puisse voyager sur le lieu de leurs incroyables histoires. La Montagne pelée, l’Amazonie ou encore Le lagon d’Ouvéa faisaient partie des destinations qu’il avait pu parcourir.
– Ok Éli, je pense que tout est prêt, dit le père du jeune garçon. N’oublie pas que je dois aussi fermer la porte pour que maman et moi ne soyons pas téléportés avec toi. Je te souhaite bonne chance et j’espère qu’à ton retour demain matin tu me raconteras comment tu as sauvé Tida.
Le père d’Éli appuie sur le bouton, sort de la chambre, et ferme aussitôt la porte alors que le petit garçon s’empresse de fermer les yeux.
En un instant, le petit Éli se retrouve transporté au milieu de la forêt. Il arbore son costume de super-héros qui lui confère: la vitesse d’un guépard de Qattara.
L’agilité d’un singe-araignée de Guyane qui lui permettait de faire des sauts périlleux arrière après chacune de ses victoires.
Et aussi la force d’un Loxodonta du Gabon.
En suivant la piste de Tida dans la forêt, Éli remarque des empreintes de bottes sur le sol. En plus de ces empreintes, il remarque aussi des traces de roues qui pourraient appartenir au véhicule utiliser pour transporter Tida. Le jeune garçon pense tout de suite à une bande de braconniers. En effet durant les dix dernières années, neuf tigres sur dix ont disparu sur Terre et majoritairement à cause de la chasse illégale. Les braconniers avaient certainement capturé Tida pour le vendre contre une grande somme d’argent. Cette idée motivait Éli à rapidement retrouver son fidèle compagnon afin de le délivrer de ces vilains braconniers.
– Je vais vite te libérer Tida, dit le jeune garçon. Je vais trouver le camp de ces braconniers et les empêcher de te faire du mal.
Le jeune héros décide donc d’utiliser sa super vitesse pour fouiller la forêt de fond en comble. Il court si vite que ses pieds touchent à peine le sol et lui donnent l’impression de voler.
En un clin d’œil, il trouve le camp des braconniers sur les rives de la Somone. Il y avait une dizaine d’hommes armés et une grande cage au milieu du campement.
– Tida doit certainement se trouver dans cette cage, se dit Éli. Comment faire pour le sortir de là ?
Éli regarde tout ce que la nature a à offrir autour du camp et une idée lui vient.
– La nuit en forêt peut faire peur à ceux qui ne sont pas du coin. Et si je me servais de la nature pour terrifier ces vilains qui ne respecte pas la faune et la flore.
Grâce à sa vitesse et son agilité, le jeune garçon commence par rassembler un très grand nombre de femelles Lampyres de la savane. Il en amasse un si grand nombre que leur lumière éblouit et aveugle les braconniers sur le camp.
En utilisant sa force de super-héros, il empile des centaines de crabes violonistes, ou comme Papi les appelle en Martinique, de crabes « C’est ma faute ». Il les dépose ensuite très vite aux pieds des braconniers qui sursautent à la vue de leurs énormes pinces.Enfin, le jeune garçon ramène une bonne dizaine de crocodiles du désert. Ces derniers mécontents d’avoir été dérangés durant leur sommeil se précipitent vers les braconniers.
Les vilains braconniers terrifiés prennent leurs jambes à leur cou et désertent le campement laissant derrière eux la cage où se trouvait Tida.
Éli s’empresse d’ouvrir la cage pour libérer son ami Tida. Ils étaient très heureux de se retrouver et surtout que Tida soit sain et sauf. Comme pour chacune de ses victoires, Éli s’empresse de célébrer leurs retrouvailles avec un saut périlleux arrière dont il avait le secret. Tida et Éli remercient les amis de la forêt qui avaient aidé à effrayer les braconniers. Les différents animaux présents, étaient également très heureux d’avoir sauvé l’un des leurs. Ils avaient tous appris une leçon cette nuit-là en Afrique : l’union fait la force.